La fripe, c’est chic !
Il y a quelques mois, j’ai vu passer un sondage sur un groupe Facebook local: une habitante du coin voulait savoir si l’idée d’une friperie pouvait plaire.
Autant vous dire que j’ai répondu sans hésiter : oui, mille fois oui !
Non seulement je défends la seconde main dans mon quotidien, mais je suis aussi friande de nouvelles solutions concrètes pour désencombrer mes clientes.
Et pour beaucoup d’entre elles, donner leurs vêtements dans de bonnes conditions et savoir qu’ils auront vraiment une seconde vie, c’est essentiel.
A peine quelques semaines plus tard, je vois passer un nouvel appel : la friperie allait ouvrir, et Jessica cherchait des dons de vêtements.
Ce qui m’a frappée, c’est la rapidité avec laquelle son projet a pris vie !
Et apparemment, son enthousiasme était partagé par les habitants car les dons ont vite afflué.
Preuve (s’il en fallait une) qu’il y a une vraie motivation à consommer autrement et réduire le gaspillage.
Parce que je suis curieuse, parce que j’aime savoir de quoi je parle, parce que j’aime soutenir les initiatives locales … j’ai tout de suite contacté Jessica pour qu’on se rencontre.
Et elle a tout de suite accepté.
Alors oui, je me suis un peu perdue en route (faites attention, Google Maps manque un peu de précision), mais une habitante m’a gentiment remise sur dans la bonne direction. 😉
En arrivant, j’ai tout de suite su que ça allait me plaire.
Exit les clichés sur les friperies à l’odeur de poussière et les portants surchargés.
Ici, la boutique est lumineuse, aérée, joliment décorée, et on prend plaisir à fouiller.
Jessica partage les lieux avec Audrey, qui propose des produits de créateurs locaux.
Deux projets porteurs de sens, parfaitement complémentaires, qui valorisent la seconde main, l’artisanat local et la consommation responsable, sans sacrifier l’esthétique.
Mais ce qui m’a séduite, c’est la force tranquille de Jessica et sa simplicté.
Jessica est originaire du Pertre, installée à Domalain depuis 2008. Elle travaille comme gouvernante dans un Ehpad, un métier qui demande rigueur, bienveillance et un sens de l’organisation à toute épreuve. Et pourtant, alors qu’elle a aussi sa famille à gérer, sur ses jours de repos, elle choisit de ne pas se reposer.
Elle consacre son temps libre à faire vivre sa friperie, à collecter, trier, laver, réparer, agencer… et le tout avec le sourire. 😊
Alors forcément, je lui dis que je suis bluffée et je lui demande comment elle fait. Mais c’est tout naturellement qu’elle me répond : « Je n’ai pas l’impression de travailler quand je suis à la boutique, tellement j’aime ce que je fais… et puis, j’adore le contact avec les gens. »
Ce qui la motive, c’est d’abord de lutter contre le gaspillage textile. « Je suis souvent frappée par la quantité de vêtements en parfait état qui sont jetés ».
Cela fait des années qu’elle consomme d’occasion, mais elle voulait faire plus.
Elle voulait montrer aux autres que la 2nde main ça peut être propre, beau, et pas démodé. Parce qu’aujourd’hui, les gens donnent aussi vite qu’ils achètent.
Alors elle a décidé d’agir concrètement, localement.
Jessica accepte tous les vêtements et accessoires pour femmes, hommes et enfants (y compris les maillots de bain et les soutien-gorge). Il faut juste respecter la saisonnalité car elle n’a pas la place de stocker.
Les dons sont à déposer directement en boutique les mercredis et samedis.
Jessica s’occupe de tout : elle lave, elle détache, elle recoud …
Et si un vêtement est vraiment invendable, elle lui cherche une autre utilité : elle réfléchit à fabriquer des éponges tawashi, et à installer un bac à dons accessibles à tous gratuitement… Rien ne se perd, c’est bien l’esprit.
Lors de ma visite, j’ai aussi vu à quel point cette boutique est un lieu vivant et de proximité. En à peine une heure, plusieurs personnes sont venues déposer des vêtements. Parmi elles, une dame qui a apporté des pièces impeccables, soigneusement lavées et repassées et qu’elle à amenées sur cintre « pour ne pas les froissés ».
Preuve que quand les gens savent à qui ils donnent et voient ce que vont devenir leurs affaires, ils prennent plaisir à leur offrir une nouvelle vie.
Rq: J’en profite pour vous dire que Jessica accepte aussi volontiers vos cintres car elle en manque toujours !
Alors, si vous êtes de Bais ou sa région, ou si vous passez dans le coin, n’hésitez pas à faire un coucou à Jessica. Je vous mets tous les liens ici :
Les coups de cœur et bons plans de Jessica :
Les bonnes adresses se croisent et se soutiennent. Jessica m’a parlé d’un bar-restaurant jeune et dynamique à Bais, qui propose aussi des produits locaux : « Le Bais à BA »
Tout ce qu’elle aime : de la convivialité, du local et du bon sens.